Mon église est un espace de ressourcement à part. En franchissant le seuil, je passe de l’agitation de l’extérieur au calme de l’intérieur, propice à l’entrée dans le mystère de la Foi. Dans ce lieu, j’y trouve apaisement et paix en prenant un temps de respiration, de recueillement. Si elle venait à disparaître, ce qui me manquerait le plus c’est la perte de cette mémoire transmise par tous ceux qui nous ont précédés et ont sanctifié ce lieu.

Mon église est un repère dans ma vie.
Sa nef, son clocher, son élévation me rappellent chaque jour, quand je passe devant elle, que ma vie est aussi aimantée par Celui qui m’a donné “le mouvement, l’être et la vie”. En entrant dans mon église, je me rappelle de mon baptême, de ma vie de foi, de la communauté qui la compose, et surtout de Celui qui l’habite et m’attend, le Seigneur.
Mon église est le signe d’une communauté vivante qui grandit par la Parole de Dieu, une vraie famille dans laquelle j’ai une place.

En 1937, ma mère m’a inscrite au catéchisme à la Chapelle Sainte-Thérèse de Châtillon.
J’ai vécu trente ans dans ce secteur, plus ou moins près de la chapelle, mais toujours en y étant fidèle. Elle a développé ses activités, elle a maintenant ses scouts. On a même fini par y célébrer les mariages, dont le mien !
On sentait pousser une paroisse. Appelés à vivre ailleurs, nous revenons de temps à autres voir les amis du Plateau.

J’ai aujourd’hui près de 80 ans. Quand j’avais 17 ans, j’avais remarqué les quêtes en faveur des Chantiers du Cardinal à la sortie de la messe du dimanche et je me disais simplement : « S’il n’y a pas d’églises pour que les gens puissent prier et aller à la messe, à quoi bon la religion ? » Depuis, je me suis efforcé de donner aux Chantiers du Cardinal, tous les ans.
J’essaierai, tant que je resterai en vie, de poursuivre cette œuvre qui me paraît claire et qui est visible à mes yeux.